La succession d'un successeur illégitime est assez complexe. Son heureux aboutissement dépend de la manière dont les parties prenantes appréhendent les conséquences de l'illégitimité.
Dans le cas où le défunt s'est finalement rendu compte des conséquences néfastes de son forfait, il s'abstient généralement, par amour pour ses enfants, d'en désigner un comme successeur. Parfois, il va jusqu'à leur demander de renoncer à sa succession en qualité de leur grand-père A défaut de cette mise en garde solennelle, ce sont les femmes averties qui le font discrètement à leurs enfants. Alors la succession revient au frère naguère évincé ou à l'un de ses enfants s'il est déjà mort. Si ce légitime successeur ou sa famille refuse, le siège reste vacant jusqu'à ce que certains tristes évènements interprétés par les voyants comme étant l'exigence d'un successeur viennent tôt ou tard décider les membres de cette famille à reconsidérer leur position. En cas d'une longue vacance, le successeur est désigné dans cette lignée légitime, parfois avec l'aide des voyants.
Si le défunt bien que se sachant illégitime a malgré tout désigné un successeur, celui-ci peut, soit l'accepter par cupidité ou par ignorance et se retrouver tôt ou tard face aux conséquences de l'usurpation, soit le refuser en désertant la cérémonie. Dans de tels cas, on constate que tous les enfants ont déserté la cérémonie d'inhumation, très souvent sur les conseils de leurs mères ou de leurs familles maternelles Il s'agit là d'un appel à la famille pour le rétablissement de la légitimité.
Si le défunt n'a ni désigné un successeur ni mis en garde ses enfants contre cette succession, deux possibilités s'offrent pour pourvoir à celle-ci. Au cas où la famille nucléaire du défunt sait qu'il était illégitime et mesure les conséquences encourues, elle remet purement et simplement la succession à la lignée légitime. Mais si par contre la famille nucléaire, éventuellement obnubilée par le matériel et le pouvoir, fait fi des conséquences de l'illégitimité, un conseil de famille se réunit pour choisir un successeur parmi les enfants biologiques du défunt.
Cf. notre ouvrage : A la découverte des mystères de la succession en Afrique pour d'amples informations.